Le blog d\'IronJeff

EPILOGUE

C'est donc la fin de cette aventure. Il est maintenant temps de faire un post-mortem.

J'ose croire que mon récit ait pu en inspirer quelques-uns.  J'espère que mes enfants vont voir en moi un modèle à suivre.

Je ne sais pas trop par où commencer et comment donner un fil directeur. Je vais donc vous lancer quelques mini-articles en vrac.

Les articles seront ensuite tous archivés dans une section du blog. Comme j'ai pris goût à l'écriture, je vais continuer à commettre d'autres articles sur des sujets divers. Ça me fait quand même drôle de mettre fin à ce récit. J'ai l'impression de dire adieu à un ami.

STATISTIQUES

Pour votre information, pendant la course j'ai brûlé exactement 10 039 kCal. Une personne sédentaire met une semaine à en brûler autant.

Ma fréquence cardiaque moyenne était de 136 BPM à la natation, 136 BPM au vélo et 136 BPM à la course. Assez constant merci.

Entraînement:

149 km de nage, 3977 km de vélo, 1616 km de course. 335 heures au total. 299 834 kCal au total (OK, on arrondit à 300 000 kCal), équivalent à 555 Big Macs.

Qu'est-ce qu'on fait d'autre avec 300 000 kCal? On nourrit quelqu'un pendant 6 mois. Ou encore 180 personnes pendant une journée. C'est de la bouffe ça!

TATOUAGE

En revenant de vacances, quelle est la première chose que j'ai faite? J'ai bien sur fait faire mon tatouage M-DOT, bien en vue sur mon mollet droit.

Pour ceux qui se posent la question, oui, ça fait mal. C'est un vrai supplice. C'est comme se faire griffer par un chat aux griffes acérées pendant une heure nonstop.Sans compter la cicatrisation qui est assez douloureuse pendant quelques jours. Cependant le résultat en vaut la peine, voyez vous-même. La première photo est avec Dave, grand amateur des Ninja Turtles, qui m'a tatoué.

Ça fait vraiment la job pour la Clause Arrogance.

D'ailleurs, je profite maintenant de toutes les occasions pour l'exposer au max.

Lors du Triathlon du Fjord, j'étais flagman pour diriger les cyclistes. Un policier était jumelé à moi, pour s'occuper du trafic. Entre deux passages de vélos on avait le temps de discuter un peu. Il avait remarqué le tatouage, et plusieurs athlètes l'arboraient aussi. Il m'a demandé s'il fallait vraiment avoir fait un Ironman pour se faire faire le tatouage. Je lui ai répondu que c'était un peu comme un patch de Hell's Angels. On se comprend.

Selon Jonathan, multiple vétéran, seuls ceux qui ont fait Kona auraient le "droit". Disons que la majorité maintenant se font marquer seulement après avoir fait la distance Iron (et pas toujours dans des événements licenciés par WTC) alors je ne me sens pas trop coupable.

BRAG FOR THE REST OF YOUR LIFE

Maintenant que j'ai acquis mon titre d'Ironman, je peux m'en servir à outrance. Exemples d'utilisations:

Exemple A:

CAROLINE: "Es-tu certain que c'est le bon chemin?"

IRONJEFF de sa voix la plus grave possible: "Trust me. I am an Iiiironmaaan."

Exemple B:

LA SERVEUSE: "Attention, l'assiette est très chaude."

IRONJEFF de sa voix la plus grave possible: "Aucun problème mademoiselle. I am an Iiiironmaaan."

Exemple C:

COLLÈGUE CYCLISTE: "Est-tu fou? Tu viens de courir 10 km après avoir bu toute la nuit et tu penses pouvoir nous suivre 100 km à vélo à 38 de moyenne?"

IRONJEFF de sa voix la plus grave possible: "Piece of cake. I am an Iiiironmaaan."

Exemple D:

IRONJEFF s'échappant un marteau sur le pied: "Shit!"

COPAIN: "Ça va? Rien de cassé?"

IROJEFF réprimant un cri de douleur, prenant une voix grave: "J'ai rien senti. I am an Iiiironmaaan."

Et ainsi de suite.

Le tout, sans compter la tasse MDOT au bureau, le manteau FINISHER, les t-shirts, bumper stickers, cravate, casquettes etc.

POST-PARTUM

Je n'ai pas trop eu de "déprime" post-Ironman. Lors de mon premier marathon, j'ai vécu une légère phase de déprime. C'est un peu normal je pense. On franchit une étape importante, et ensuite on se dit "What's Next?". C'est un peu le sentiment de manque après le rush d'adrénaline.

Dans le cas présent, je pense que la pression extrême qu'a posé l'entraînement sur ma vie personnelle a plutôt causé un effet inverse. Je me sens un peu "libéré" du fardeau de l'entraînement intensif, ce qui fait en sorte que j'apprécie plus la phase de récupération. Étant une personne excessivement paresseuse par nature, je n'ai aucun problème à ne pas m'entraîner.

D'ailleurs ma consommation d'alcool a repris un niveau "normal". J'envisage même de commencer à fumer. Naaaaah, ça c'est une blague. Douteuse dites-vous? Certes. Mais la cigarette d'après-course, je pense que je vais recommencer ça. C'est trop drôle.

TROPHÉE HOMMAGE

J'ai fait la Randonnée Vélo-Santé, sur la Côte Nord, un mois après Lake Placid. 80 cyclistes et une vingtaine de bénévoles, 330 km en trois jours, 6 pelotons. J'étais dans le peloton le plus rapide, tu t'en doutes bien. Ça n'a pas été trop long pour que la gang me donne le nom d'Ironman. Plus de détails à venir sur mes aventures Nord-Côtières.

France, l'organisatrice m'a fait un bel hommage lors d'une soirée debriefing - elle a même lu plusieurs extraits du blog -, et elle m'a remis un trophée (c'est un petit trophée cheap en plastique, juste pour la blague) pour mon exploit. Le trophée trône fièrement sur la tablette de mon foyer.

RÉFLEXIONS

Maintenant que tout ça est derrière moi, avec le recul je me rends compte que la destination n'est pas si importante. C'est le chemin pour s'y rendre qui est important.

Je m'explique.

Nager, rouler et courir pendant une journée complète, ce n'est pas si difficile que ça, quand on a la bonne préparation.

Qu'est-ce qui est difficile?

Se lever avant le soleil.

Rouler deux heures à vélo sous la froide pluie d'avril sur des routes pas encore nettoyées.

Traîner tout son équipement lors d'un voyage d'affaires pour pouvoir aller s'entraîner. Wetsuit, vélo, espadrilles, vêtements. 2 gros sacs de stock. Plus mes bagages standard.

Partir nager une heure dans des eaux douteuses et inconnues puis courir pendant deux heures après une dure journée pendant que les collègues vont prendre une bière sur une terrasse.

Se sentir coupable de ne pas passer du temps en famille pendant une randonnée de 5 heures à vélo.

Courir à l'obscurité dans une tempête de neige.

Apporter à manger pour l'équivalent de deux personnes à chaque jour au bureau. Préparer le tout la veille.

Terminer un entraînement dans l'obscurité totale.

Gérer 100% de son horaire autour des entraînements.

Et j'en passe, je ne veux pas vous décourager.

Bref, c'est comme ça qu'on en apprend sur soi-même.

Le jour de la course, je me suis amusé, je n'avais plus aucun stress. Je savais que le plus difficile était derrière moi.

WHAT'S NEXT

Comme je disais plus haut, What's Next?

Après avoir franchi une étape, on regarde toujours quelle sera la prochaine. Il faut avoir des rêves et des objectifs. Bien sûr, j'ai l'intention de faire d'autres Ironman. Cependant, ça prend un objectif à long terme, plus haut, plus loin.

Comme quoi?

Anything is possible.

Ultraman. C'est l'équivalent de faire un double Ironman sur 3 jours. Inscription très sélective et sujette à l'approbation du directeur de course. Sur invitation seulement.

Badwater. Une des courses les plus difficiles au monde. Inscription encore plus sélective et sujette à l'approbation du directeur de course. Ne s'inscrit pas qui veut. Il faut avoir complété 3 courses de 160 km et plus et l'inscription n'est pas encore garantie.

Marathon du Pôle Nord. Facile mais coût d'inscription faramineux: 11 900 Euros.

Marathon de l'Antarctique. Un peu moins cher: 9 900 Euros.

Mont Everest. Pourquoi pas.

Anything is possible.



18/10/2011
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