Le blog d\'IronJeff

TRIATHLON ESPRIT 2012 DE MONTRÉAL

TRIATHLON ESPRIT DE MONTRÉAL

 

J'ai participé au Triathlon Esprit de Montréal samedi le 8 septembre dernier.

Il s'agissait de mon deuxième triathlon distance Ironman. J'ai été très peu constant sur ce blog durant la dernière année alors vous n'êtes probablement pas très au courant de ma préparation. Je vais donc faire un petit résumé flash de la dernière année, mais d'abord, présentons la course.

LE PARCOURS

Le Triathlon Esprit se déroule à Montréal, sur l'île Notre-Dame. La nage se fait dans le bassin Olympique (qui sert aux épreuves d'aviron), le vélo se fait sur le Circuit de Formule Un Gilles Villeneuve, 41 tours en sens anti-horaire, et la course à pied se fait autour du bassin, 9 tours en sens horaire, sur la piste cyclable qui sert aux entraîneurs d'aviron.

Ce parcours est réputé très rapide. Effectivement, au vélo j'avais tenu 37 km/h de moyenne sur demi-ironman en 2010 et 39 km/h de moyenne l'an dernier sur distance olympique.

LA PRÉPARATION

Comme vous savez sans doute, l'an dernier j'étais extrêmement bien préparé pour Lake Placid. J'avais respecté les instructions de mon coach à la lettre et je n'ai manqué que quelques entraînements, on les compte probablement sur les doigts de la main. J'ai même trouvé l'expérience relativement facile.

Pour cette année je voulais aller à l'inverse. Me préparer de façon minimale afin de déterminer quel est mon volume idéal d'entraînement. L'idée est aussi d'améliorer la conciliation triathlon-travail-famille.

Résultat: j'ai pris du poids (6 kg) et j'ai perdu pas mal de vitesse à la course à pied. Je suis quand même resté assez performant au vélo, peut-être même un peu mieux que l'an dernier.

J'étais aussi plutôt paresseux. C'est arrivé plusieurs fois que je fasse seulement du volume à intensité moyenne plutôt que des intervalles à la course à pied.

On s'entend, c'est quand même beaucoup d'heures d'entraînement!

Je me sentais quand même assez prêt en arrivant à Montréal vendredi. Durant la dernière semaine j'ai notamment roulé Jonquière-St-Siméon (162 km) à 31 km/h de moyenne sur un parcours très côteux. J'ai aussi couru un 30 km que j'ai trouvé facile. La semaine d'avant, j'ai participé à la Randonnée Vélo-Santé sur la côte nord dans un peloton ultra-rapide, ce qui m'a donné un petit extra de vitesse.

L'ARRIVÉE À L'EXPO

Avec la rentrée scolaire et les cours des enfants (karaté, guitare et tutti quanti) qui commençaient, Caro et moi avons convenu que ce ne serait pas très pratique qu'ils viennent avec moi à Montréal. Je suis donc parti du bureau vendredi midi, seul dans mon auto. Elvis Crespo, Britney Spears, Neil Diamond et Thick as a Brick de Jethro Tull m'ont tenu compagnie pendant le trajet. Je suis arrivé sur le site à 17h30. Je tombe sur Hervé et Pier-Élise en arrivant au stationnement.

Je vais ramasser mon kit de course, confirme mon inscription au brunch et je vais acheter ma passe de stationnement pour le lendemain. Frédéric est aussi là pour le demi. Dans son cas, c'est la victoire qui le motive. On se souhaite une bonne course.

Je voulais acheter du gel mais il n'y avait pas ce que je cherchais alors j'ai décidé d'aller à la boutique Courir un peu plus tard sur St-Denis.

L'expo d'avant course est l'endroit pour afficher ses couleurs, alors je porte fièrement mon tatouage MDOT bien en vue, avec mon polo Ironman Lake Placid et ma casquette de finisher.

Il y a toujours plein de gens qu'on connaît alors on jase un peu, on se souhaite une bonne course puis on se disperse.

COMMISSIONS

C'est bien beau, mais ça me prend mon repas de pâtes. Je me dirige vers le marché Atwater acheter ce qu'il faut.

Après, je dois aller sur St-Denis à la boutique courir. On est vendredi soir. Le trafic est jam pack sur Sherbrooke et St-Denis et il n'y a aucun stationnement. Je déteste rouler à Montréal! Il commence à être tard, j'ai faim et je suis impatient. Moi qui voulais me coucher tôt. Je trouve un stationnement plus haut sur St-Denis. Pas de borne de paiement à proximité alors je me dis que je peux faire un coup vite. Je vais à la boutique, j'achète une bouteille de gel et je retourne à l'auto. TABARNAK UN TICKET!. 52$ pour 15 minutes de stationnement, c'est plus cher que le parcomètre.

Retour au condo. Je dois sortir tout le stock de l'auto et rentrer ça pour la préparation finale. Je me prépare à souper et je mange en faisant du Facebooking. Je pose les stickers sur mon équipement et je prépare mes bouteilles de e-load et de gel puis je me couche.

REVEIL ET ARRIVÉE SUR LE SITE

Je me lève à 4h10 après une nuit courte, mais le sommeil était bon. 2 cafés noirs, quelques rôties au beurre d'arachide sur pain au levain puis je descends mon stock à l'auto. C'est zéro trafic à 5h. En fait les rares voitures sont généralement équipées d'un vélo de triathlon sur le toit....

Je me stationne tout près de la zone de transition et je vais préparer mon emplacement. Je croise à nouveau Hervé et Pier-Élise, de même que Philippe, qui était de la randonnée vélo-santé et qui est avec des gens de Baie-Comeau.

Première étape en arrivant, aller cherche la puce de chronométrage et se faire marquer.

Je vais 2 ou 3 fois aux toilettes, remplis ma gourde aéro puis j'enfile mon wetsuit.

On se dirige vers le départ de natation.

SWIM

Curieusement, je me sens bien. J'ai l'impression que ça va être une bonne journée.

Instructions finales pour la course par l'officiel, puis c'est le départ. Nous sommes 82 à prendre le départ.

La nage dans le bassin olympique est très agréable car c'est étroit, on a donc beaucoup de repères pour s'orienter. L'eau est peu profonde aussi et on voit le fond, ce qui permet d'avoir un sentiment de vitesse. Fait amusant, il y a même quelques poissons.

Je pars à l'arrière du peloton. Je nage très relax. J'effectue plusieurs dépassements. À la fin du premier tour, on sort de l'eau, on court 50m sur la plage et on refait une boucle.

Il y a pas mal moins de trafic durant le deuxième tour. Cependant il y a un nageur qui est à la même vitesse que moi et on nage côte à côte pendant plusieurs minutes. Je déteste ça car ça m'éloigne de la ligne de bouées. Je décide de pousser un peu plus avec mes mains à la fin de mon mouvement de bras. J'accélère instantanément. Incroyable! Et c'est aujourd'hui que je comprends ça! Tout content de cette découverte, je continue comme ça en dépassant quelques autres nageurs. Je sors de l'eau après 1h27, ce qui est excellent compte tenu de mon manque d'entraînement à la natation.

Je suis en 45e place à la sortie de l'eau, ce qui est excessivement bon dans mon cas. Vitesse moyenne de 2'17/100m.

T1

Pas grand chose à dire, sinon que ça s'est bien déroulé.

BIKE

J'ai monté mon compte-longueurs de natation sur mon guidon afin de faire le compte précis de mes tours. C'était inutile car les officiels s'assurent de donner le décompte au athlètes du full. Pas grave, je préférais être autonome de ce côté, après ma mésaventure de l'an dernier (panne de compteur en sortant de T1...).

Ça roule vite. Le vent est faible, ce qui favorise une bonne moyenne. J'ai environ 34 km/h de moyenne sur les premiers tours. Ma fréquence cardiaque est élevée alors je dois faire attention pour ne pas épuiser mes cartouches. Je trouve mon rythme. Le vent se lève cependant. 40 km/h du sud. Très difficile à remonter, mais lors du passage sur la ligne droite, on peut rouler à 35 km/h sans pédaler.

La difficulté avec ce vent est lors du virage en épingle: on passe de vent de dos à vent de face en quelques secondes et lorsqu'il souffle de côté, c'est très déstabilisant. Je plains d'ailleurs ceux qui roulaient avec des roues pleines. D'ailleurs le vent est tellement fort que des branches tombent des arbres. Pratique le port du casque car j'en reçois une (très minuscule fort heureusement) sur la tête.

Il y a 41 tours de circuit à faire. J'adore cette formule. On en vient à connaître parfaitement le tracé. Plus ça va et plus les tours passent vite. Éventuellement, on sait à quel endroit il y a un sachet de gel écrasé, à quel endroit il y a une flaque de vomi, etc.

Je mange une barre Maxim tout de suite pendant le premier tour. J'en ai 5 à manger alors j'ai comme plan d'en prendre 1 par heure. Je prends aussi une shot de gel aux 30 minutes.

Après 15 tours je commence à avoir mal aux orteils du pied droit. Probablement un nerf coincé.

C'est très pénible de manger des barres en roulant alors je regarde ma montre avec appréhension quand je vois que l'heure arrive. Vers la fin ça me prend environ 10 minutes pour en manger une. Qu'importe, je dois absolument m'alimenter pour ne pas casser durant la course.

Le parcours permet de dépasser (ou se faire dépasser) plusieurs fois. Je me fais dépasser en trombe par Frédéric Bouchard, qui y va d'un LET'S GO JEFF auquel j'ai à peine le temps de répondre. Frédéric va me redépasser une autre fois, avant de finir le demi en deuxième position par à peine 9 secondes. J'ai aussi le temps d'échanger quelques mots avec Marc, de La Baie, ainsi que Philippe. Je roule avec lui quelques temps, mais il fait le demi et il est trop rapide pour moi alors je le laisse aller. J'aurai l'occasion de le revoir le lendemain à la télé à TVA Sports. Je passe aussi 3 tours à discuter avec Marc-André, qui fait le full et qui est rendu au même décompte de tours que moi.

Évidemment, on ne peut passer sous silence les encouragements de la foule. Particulièrement la famille Bujold: Il y avait quelques filles avec des t-shirts identifiés, des perruques colorées et elles chantaient et dansaient pour encourager les athlètes. Vous vous doutez bien que j'ai profité de l'occasion pour faire mon show en passant devant elles pour profiter moi aussi de ces encouragements.

Quand ça commence, c'est comme une drogue et on en veut plus. Surtout que je commençais à être un peu écoeuré de rouler. Il faut préciser ici que le parcours, même s'il est plat, est d'une certaine difficulté car il faut constamment pédaler et le pilotage est ardu en raison du trafic intense. Il faut avoir des yeux tout autour de la tête pour éviter les accidents.

Je fais donc lever la foule un peu à chaque passage à l'épingle. Ça fait du bien d'avoir des encouragements car plus ça va et plus j'ai mal. Ma douleur au pied droit m'arrache des larmes de temps à autre. J'ai l'impression d'avoir des méga-ampoules qui vont m'empêcher de courir. Je n'ai jamais autant souffert.

À moins de dix tours de la fin, je n'en peux plus, je me mets à crier: CH'T'ÉCOEURÉ DE ROULER! J'VEUX ALLER COURIR! CHU TANNÉÉÉÉÉÉÉÉÉ! Je saute sur place à quelques reprises avec mon vélo, puis je me lève et je file comme une balle pour en finir. Les autres cyclistes ont l'air de trouver ça drôle! Ça me donne un boost d'énergie et je me dirige vers la fin du parcours avec le sourire.

Je me paye une pointe à 51 km/h lors du dernier droit, puis à mon dernier passage en épingle je crie à la foule J'AI FINI! C'EST L'HEURE DU MARATHON! et je fais un passage rapproché à basse vitesse en tapant dans les mains des spectateurs. Le pire est maintenant derrière moi et je sais que je vais finir cette course puisque je ne dépends plus que de moi-même et s'il faut, je finirai en rampant mais il n'y a que 7 heures d'écoulées et il me reste donc 10 heures pour faire le marathon.

Temps total pour 180 km de vélo: 5h28m13s pour une moyenne plutôt respectable de 32.9 km/h malgré le vent.

T2

Je descends de mon vélo en disant aux officiels qui surveillent le passage de la ligne que je n'ai jamais été aussi écoeuré de faire du vélo! Ça les fait bien rire. Je me dirige vers mon emplacement et j'enlève mes chaussures de vélo avec appréhension: aucune blessure apparente finalement, ce n'était qu'un nerf qui était coincé. OUF! J'enlève mon casque, qui est collé à mes cheveux par une couche de sel. J'enfile mes chaussures et je pars tranquillement vers la sortie de la zone de transition. J'ai l'impression de porter des pantoufles tellement c'est confortable.

RUN

La course à pied consiste en 9 tours autour du bassin olympique, sur la piste cyclable qui sert aux entraîneurs d'aviron.

Je commence la course assez relax. Je sais que ce ne sera pas facile car j'ai frôlé la zone rouge à la fin de la nage et pendant quelques tours au début du vélo. J'essaie donc de trouver mon rythme et surtout, de bien m'hydrater.

Ma montre indique 7h05 d'écoulées depuis le départ. Cela veut dire qu'avec un marathon de 3h55 la barre des 11 heures est à ma portée. J'essaie donc d'augmenter un peu l'intensité, mais pas trop. Je me fais rattraper par Marc-André, avec qui j'avais roulé pendant un bout, après 3 km environ. On court ensemble pendant environ trois tours, des fois je suis devant, des fois derrière, selon les pauses marchées aux stations de ravitaillement. Je le distance de façon définitive après environ 12 km de course. Malheureusement, il ne finira pas la course. Je suis sincèrement désolé pour lui.

Il se développe une franche camaraderie entre les coureurs pendant cette course car le parcours favorise les contacts entre athlètes. On se croise à plusieurs reprises pendant la partie vélo et la partie course et on finit par connaître tout le monde. On devient un peu comme une famille.

Je dépasse d'ailleurs à deux occasions un coureur qui a un tri-suit sur lequel est écrit THE MASTER OF PAIN à l'arrière. Quand j'arrive derrière lui, je prends ma voix la plus grave et je lance THE MAAASTER OF PAIIIIN! La dernière fois que je le dépasse, j'en suis à mon avant dernier tour et je lui serre la main et lui souhaite chaleureusement de finir en force.

C'est quand même difficile un marathon après 3.8 km de nage et 180 km de vélo. Mon genou gauche me fait souffrir (heureusement ça semble plutôt musculaire et c'est dans la partie arrière gauche donc zéro douleur lors des impacts). J'ai aussi mal aux pieds et j'ai des élancements dans le haut du dos.

À chaque tour fort heureusement il y a la sympathique famille Bujold qui est là, chantant et dansant. Je leurs rends leurs encouragements et je les remercie d'être là. C'est vraiment important d'avoir des supporteurs pour compléter une telle épreuve. Bien entendu, quand je passe à côté du fil d'arrivée à chaque tour, je lève les bras pour faire crier les spectateurs et j'essaie de donner un show.

Idem avec tous les photographes que je croise. Ça coûte assez cher, autant s'amuser!

La météo est vraiment intense. Le vent de 40 km/h du sud est pratique de dos, mais de face c'est assez dur de garder une bonne vitesse. J'arrive à la hauteur de Manon, une sympathique dame avec qui je pique une jasette. On voit soudain un gigantesque mur opaque se diriger vers nous. Une terrible averse s'en vient. Ça doit être ça qui s'appelle frapper le mur, que je lui dis. Ça nous frappe d'un coup et on est instantanément détrempés. Le vent est tellement fort que ça tombe à l'horizontale et je dois tenir ma casquette et faire écran avec ma main pour ne pas recevoir de gouttes dans les yeux. La pluie est si forte que ça fait mal. Je prie pour qu'il n'y ait pas de grêle. Je crie (il faut crier car on n'entend rien!) à Manon de se tenir derrière moi pour se protéger de la pluie et j'avance tant bien que mal. On oublie le sub-11, c'est certain! J'ai de la difficulté à avancer et je dois éviter une pancarte qui est partie au vent. Les pauvres bénévoles peinent à maintenir leurs tables en place. On arrive à hauteur d'un coureur du triathlon olympique qui s'est assis derrière un poteau. Lève-toi et marche, que je lui dis! Il se met à nous suivre. On marche dans deux pouces d'eau. La pluie finit par se calmer et on se met à accélérer.

Voici un vidéo de la ligne d'arrivée pendant que le mur de pluie arrive:

(il faut aller à 19m30s)


 

Le temps avance et plus ça va, moins il y a de trafic sur le parcours. Je suis dans ma bulle. Même près de la ligne d'arrivée, il n'y a presque personne. C'est là que c'est le plus difficile. Il faut garder le focus, combattre la douleur, et continuer. C'est là que je me répète le mantra du Peloton Six: PUSH YOUR LIMITS UNTIL THE PAIN COMES AND THEN GO ON. On disait ça en blague pendant la randonnée Vélo Santé, mais ça s'applique très bien dans un Ironman alors ça tournait en boucle dans ma tête.

Arrive enfin le moment où on entame le dernier tour. Un officiel nous remet un bracelet blanc qui nous identifie comme quoi c'est notre dernier tour. Un sentiment diffus m'envahit. Fierté, soulagement, mélancolie. Déjà presque fini. C'est cool le bracelet blanc car les autres coureurs qu'on dépasse nous félicitent. On leur souhaite bonne fin de course en retour et on continue de courir avec un grand sourire aux lèvres.

 

Arrive maintenant le moment de la Clause Arrogance Maximale. À Lake Placid, j'avais fumé une cigarette après l'arrivée, mais cette fois je voulais franchir la ligne d'arrivée avec la cigarette allumée. J'ai passé toute la course à me demander si je le ferais vraiment. La course est après tout partenaire de l'Association Pulmonaire alors ça pouvait être perçu comme étant de très mauvais goût...

Qu'à cela ne tienne, c'est juste une joke, j'imagine qu'ils vont comprendre.

J'avais donc discrètement mis une Mark Ten et un paquet d'allumettes dans un ziploc, dans mon Run Special Needs Bag, que j'avais remis aux responsables avant la course.

C'est mon dernier tour donc je dois arrêter prendre mon sac. Bordel, ils ne le trouvent pas. Aidez-moi, c'est important! Je finis par tomber dessus après presqu'une minute de recherche, ce qui me coûtera une place au profit d'Alexandre, qui m'a devancé de 45 secondes. Il me dépassera à 2 kilomètres de l'arrivée. À 1 km de la fin, je déballe le tout et allume la cigarette, non sans difficulté, et je la tiens entre les lèvres tout en courant et en essayant de ne pas étouffer. Les rares spectateurs qui attendent encore à l'arrivée n'en reviennent pas. Mon chum Jean-François (a.k.a. Dunkin) pouffe de rire en me voyant. Je franchis le fil les deux bras dans les airs en boucanant à qui mieux mieux.

Sitôt le fil franchi, je jette la cigarette par terre et je l'écrase.

Fini! J'écrase pour de bon! Sous les regards amusés et médusés des spectateurs.

On me remet ma médaille et mon chandail de finisher.

Vidéo de l'arrivée (allez voir à 38:40):

C'est la fin de cette course.

4h20m36s pour le marathon, mon pire temps à vie, mais pas si mal compte tenu de l'averse, du vent et de ma douleur au genou.

11h24'00. 23e position sur 82.

Ça s'est bien passé. J'ai moins souffert que prévu. Je suis extrêmement fier de moi. Je suis un peu triste parce que c'est déjà fini. Je pense déjà au prochain...

JF vient me rejoindre et me donne un coup de main pour ramasser mon stock et mettre ça dans l'auto.

Direction condo.

Champagne, puis KEG'S Steakhouse pour un Top Sirloin Chicago Rare avec de la Guinness et du scotch.

BRUNCH

Le lendemain matin, par une magnifique météo, je me dirige sur la rue Crescent chez MVP pour le brunch d'après course réservé aux participants du Esprit. Je suis le premier arrivé et je discute un peu avec le propriétaire.

Les autres arrivent les uns après les autres. Le directeur de course arrive. On me reconnaît rapidement comme étant "The guy with the cigarette" (la plupart des participants et des organisateurs sont anglophones).

On savoure un délicieux déjeuner, avec de magnifiques plateaux de fruits frais, du bacon, de la saucisse et tout ce qu'un ogre affamé peut désirer.

Je suis justement assis avec Alexandre, qui m'a devancé à l'arrivée et qui est à peu près le seul autre francophone du groupe.

D'ailleurs, au moment de faire les discours et de remettre les prix, le directeur de course vient nous voir pour nous demander si ça nous dérange s'il parle seulement en anglais pendant cette partie parce qu'il est moins à l'aise en français. Très chic de sa part. Aucun problème! La plupart des anglophones prennent pour acquis que tout le monde parle anglais alors lorsqu'on a la délicatesse de s'informer d'avance ça me fait plaisir de pratiquer mon anglais.

À ma grande surprise, on appelle mon nom pour la 3e place de la catégorie Hommes 35-39. En fait je suis 3e sur 6. C'est peut-être moins impressionnant que 3e sur 1000, mais les autres n'avaient qu'à être là! Généralement je me classe plutôt en fin de peloton dans ma catégorie car c'est une des catégories les plus fortes.

Manon, avec qui j'ai affronté la tempête, est première de sa catégorie.

Le gagnant de la course est Pierre Heynemand, un directeur d'école de la région de Montréal. Je me rappelle d'ailleurs que sur son vélo, c'était écrit RESTE À L'ÉCOLE. Il fait un excellent discours et il félicite tout le monde. Très sympathique.

Le légendaire Rick Hellard était aussi de la partie et il nous a servi un discours aussi drôle qu'intéressant.

Après les prix, c'est la fin. Tout le monde se sert la main et on part chacun de son côté, le sourire aux lèvres.

C'est une magnifique journée.

Merci la vie.



11/09/2012
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