Le blog d\'IronJeff

IRONMAN MONT TREMBLANT 2013 PARTIE 1/2

MATIN

5h du matin. Le réveil sonne. Je manque de sommeil. J'ai eu de la difficulté à dormir. En plus, les tatouages temporaires qui servent à marquer notre numéro d'athlète sont super collants et ça m'a déconcentré toute la nuit car je collais aux draps.

Bref, pas super facile de se lever.

Je mets mon trisuit, puis je me dirige vers la cuisine. Gilles est déjà en train de déjeuner. Je prends un café, quelques toasts au caramel et je publie une ou deux niaiseries sur Facebook pour me relaxer.

Je vais voir Caro, on se souhaite une bonne journée puis on ramasse notre stock et on se dirige vers la zone de transition.

Une foule d'athlètes et d'accompagnateurs converge vers le site. On entre dans le stationnement de vélos (en montrant bien sûr le fameux Bracelet Bleu des athlètes) et on se dirige chacun vers notre vélo en se donnant rendez-vous vers la sortie dans quelques minutes. Arrivé au vélo, c'est le temps de faire le plein de carburant: de l'eau de coco dans les deux bidons, des barres Maxim, puis du gel et encore du gel. Je discute un peu avec les gars à côté de moi, on se souhaite une bonne course puis je me dirige vers la tente pour mettre une flasque de gel dans mon sac Running Gear.

C'est là que je perds Gilles de vue. Impossible de le retrouver, il y a des centaines de personnes autour de moi. Après quelques minutes à chercher, j'abandonne. Je dois absolument me rendre au départ si je veux partir à temps.

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En me dirigeant vers le départ, je tombe face à face avec Didier Woloszyn, celui-là même qui vient de compléter une série de 33 Ironman en 33 jours, un record mondial. J'avais suivi son exploit sur internet et voilà que je lui serre la main et qu'il m'accorde quelques minutes. Quel personnage! Très sympathique. Mais le temps file et on doit aller vers le départ. Voilà soudain Heidi et Gina qui m'interpellent! Heidi est venue du Texas pour faire la course. Elle à peine à me croire quand je lui présente Didier et que je lui dis qu'il vient de faire 33 Ironman. Je me rends donc vers le lac avec elles. La foule est très dense, c'en est difficile de marcher par endroits. La nervosité est palpable dans l'air. Je croise Cendrix (qu'on a vu partout durant cette fin de semaine!) et il se joint à nous.

On s'approche de la plage. On tombe sur Linda, qui comme Cendrix fait son premier Ironman.

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Merci à Marie-Ève pour cette sympathique photo.

 

Le temps file rapidement. On se joint à notre vague. Mon ami et éternel rival Martin m'aperçoit et on se souhaite une bonne course. L'énergie est au maximum. Des centaines d'athlètes prêts à donner leur maximum pendant une journée entière.

Les F18 survolent le site, puis c'est le coup de canon pour le départ. Chaque vague part 3 minutes après la précédente.

 

SWIM

La sirène donne le coup d'envoi de ma vague. Je prends le départ sans même m'être "saucé" avant. Je commence à un rythme raisonnable, puis j'augmente le "pace".

Je travaille fort sur ma technique et je mets beaucoup d'intensité dans ma nage. De toute façon mes bras vont être en congé à la sortie de l'eau.

Le parcours de natation consiste en une très longue boucle qui fait environ 1.8 km dans un sens, qui tourne ensuite vers la droite pour 200m puis c'est le retour sur 1.8 km. C'est un assez long voyage. Jusqu'à maintenant, la plus longue distance que j'ai faite en ligne droite était de 1 km.

Il y a de la brume sur le lac. Après 1 km environ le soleil se lève. C'est magnifique. Mais ce n'est pas tellement le temps d'admirer le paysage car il y a pas mal de trafic. Ça joue du coude par moments. Je me prends quelques solides coups derrière la tête, mais je réussis à garder ma place. Ça prend une éternité, mais je finis par me rendre au virage. Peu de temps après c'est l'autre virage puis c'est le retour.

Je dépasse quelques nageurs des vagues précédentes, tout en me faisant dépasser par les vagues subséquentes. Je maintiens le rythme. Ça va très bien.

Arrive enfin la sortie de l'eau. Il y a beaucoup de rochers au fond de l'eau alors le truc est de nager le plus longtemps possible, jusqu'à ce que mes mains touchent au fond. Je me lève alors, et j'enlève mes lunettes et mon bonnet et je commence à dézipper mon wetsuit. J'entends alors "Salut Jeff" à ma gauche. Quelle ne fut pas ma surprise de voir mon amie Lynda! Je lui souhaite bonne chance pour le reste de la course puis c'est chacun pour soi.

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Temps total de nage: 1h22'14. Mon record sur cette distance. Les efforts ont porté fruit. 1421e overall. Très bon dans mon cas.

 

T1

C'est une longue course vers la tente. Je fais crier les spectateurs en courant. La transition se fait rapidement.

 

BIKE

Je pars à vitesse modérée, le temps de reprendre mes esprits. En effet, après avoir nagé si longtemps, courir, se changer et embarquer sur un vélo est plutôt déstabilisant.

J'accélère tranquillement et je commence à m'alimenter. Ça roule bien alors je pousse un peu. C'est mon troisième Ironman alors j'ai une bonne confiance en moi et je sais que je peux pousser la machine sans casser.

La météo est superbe, et le parcours est très roulant malgré les côtes. L'asphalte est neuf sur presque toute la longueur du parcours. Il y a de nombreux spectateurs tout le long du chemin. C'est merveilleux.

Le trajet se déroule plutôt bien, si ce n'est de temps à autre un cycliste qui roule en "piochon". Le genre qui te dépasse pour ralentir aussitôt. C'est bizarre, mais on dirait qu'ils roulent tous en Cervélo P5.

Les officiels se font très présents. On entend leurs motos approcher par derrière. C'est à ce moment qu'il faut être très respectueux du règlement et éviter toute apparence de drafting pour éviter une pénalité. J'entends la moto derrière. Au même moment je me fais dépasser. Je ralentis aussitôt pour respecter la distance réglementaire. Je regarde l'officielle avec un grand sourire. Ton carton rouge, tu le donneras à un autre, ma belle!

Il y a quelques longues montées et quelques longues descentes. Un cycliste fait une chute à quelques dizaines de mètres devant moi lors d'une descente. Probablement une inattention en prenant un bidon. Il a glissé longtemps avant d'atterrir de l'autre côté de la rue. Je regarde mon compteur: 65 km/h. Ouch. Fort heureusement, je le vois se relever, mais j'en ai les jambes molles de voir ses vêtements en lambeaux. Un médical va s'occuper de lui sous peu car un officiel a été avisé aussitôt par moi et les autres cyclistes qui l'avons vu tomber. C'est le mieux que je puisse faire. Ça me rappelle que je dois être très prudent. J'ai d'ailleurs vu une autre chute. Un cycliste en montée cette fois. Il a probablement fait une erreur de changement de vitesse car il est tombé dans une lente montée.

Prudence, donc. Mieux vaut perdre quelques secondes sur un passage difficile que de perdre quelques mois à l'hôpital en réhabilitation.

En montant une solide côte, je reçois une tape sur une fesse. Je me tourne et j'aperçois mon ami Luc du club Jakours. À 64 ans, ce vétéran marathonien en est à son premier Ironman. Je suis vraiment content de le voir. C'est tout un athlète. On roule ensemble quelques minutes en discutant puis on continue chacun à son rythme.

Je m'amuse beaucoup avec les spectateurs. J'adore gesticuler pour faire crier les gens à mon passage. Je lâche le guidon et je lève les deux bras. J'ai d'ailleurs failli chuter alors je me suis quelque peu calmé.

Au deuxième tour, la fatigue commence à se faire sentir. Il fait chaud, il vente (de face, bien entendu) et j'en ai marre de manger des barres et du gel. Quelques kilomètres avant le u-turn, j'aperçois Martin. Voilà une belle cible à atteindre. Ça fait du bien d'avoir un objectif intermédiaire car je commence à en avoir vraiment marre. Heureusement les bénévoles et les spectateurs sont fantastiques. Je finis par dépasser Martin une quinzaine de kilomètres avant la fin du parcours.

On me voit ici en train de discuter avec lui.

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Je termine la portion vélo en 5h49'42 avec 30.9 km/h de moyenne. Je suis en 695e position, ce qui veut dire que j'ai effectué 726 dépassements. Je suis très satisfait de ma vitesse et je me sens en pleine forme pour attaquer le marathon.

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La suite ici.



11/09/2013
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