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IRONMAN MONT TREMBLANT 2013: LA VEILLE DE LA COURSE

IRONMAN MONT TREMBLANT 2013: LA VEILLE DE LA COURSE

Quel  mauvais blogueur je suis. Pas très assidu! La faute à Facebook, Twitter et Velocia.

Cependant, j'ai promis à mon amie Annick, qui s'en va en Ontario avec sa famille après avoir fait un bout de chemin au Saguenay (et qui va beaucoup nous manquer), d'écrire un article avant la course.

Je vais essayer de vous résumer un peu mon état d'esprit à la veille de cette course. Je me sens très paresseux ce matin alors je vais vous donner seulement du texte. Pas d'images, pas d'hyperliens. Je ferai une mise à jour dans quelques semaines pour ajouter ça.

THE GIFT

"To give anything less than your best is to sacrifice the gift."

Cette citation de Steve Prefontaine est un incitatif à se dépasser. Le matin de l'Ironman de Lake Placid, alors que j'étais dans l'autobus qui nous amenait au départ, le gars assis devant moi portait un t-shirt sur lequel cette phrase était écrite. Ça m'a marqué.

The Gift. C'est quoi? C'est ce que vous voulez. Dans mon cas, c'est d'avoir la santé, la forme physique et les aptitudes de performer à un niveau raisonnable dans à peu près tout ce que j'entreprends. C'est un cadeau précieux qui fait probablement bien des envieux. À cet effet, je dois avoir l'élémentaire délicatesse de donner mon maximum le jour de la course. Cependant, dans mon cas donner le maximum ne signifie pas nécessairement pousser la machine jusqu'à faire sauter le moteur. Ça signifie m'investir à 100% dans ma course, m'amuser au maximum et donner le meilleur show possible à tous ceux qui vont passer la journée sur le bord du parcours à nous encourager.

RÉSUMÉ DE MON ANNÉE DE PRÉPARATION

On va y aller avec un court résumé de ma préparation pour la course (ou plutôt les courses puisque je vais faire le full à Esprit dans 3 semaines...)

Stratégie

Cette année, pas question de suivre un horaire strict d'entraînement. Je n'ai juste pas l'énergie pour me concentrer à 100% au triathlon. Côté famille, les enfants ont pas mal d'activités et il faut gérer l'horaire autour de ça. J'ai essayé le plus possible d'aller m'entraîner durant ces périodes. Côté travail, j'ai l'extrême privilège de participer à l'essor d'une entreprise que mon associé et moi voulons élever au statut de leader mondial dans un domaine assez difficile d'accès. Ça demande du travail et ça n'exige rien de moins que de donner son maximum. Le sport est donc passé en troisième cette année. Moins d'heures, moins d'intensité.

Ah oui. Ma montre cardio m'a lâché. J'en ai eu marre de me faire trahir par le matériel alors voici ma nouvelle stratégie: Pas de montre, pas de GPS. Aucune technologie à la nage et à la course à pied. En vélo, le compteur est pratique et fiable mais je suis au feeling pour les deux autres sports.

Swim

Amélioration MAJEURE côté natation. En effet, j'ai finalement réussi à comprendre et maîtriser un aspect de la technique du crawl qui m'a permis d'accélérer drastiquement. En effet, j'avais tendance à tirer avec le bras puis sortir le bras de l'eau au milieu du mouvement et ainsi utiliser seulement la traction. Après un harcèlement incessant de Frédérick Lessard ;-) durant les sessions de natation du club Jakours, j'ai fini par comprendre qu'il fallait prolonger le mouvement et pousser vers l'arrière avec la main. Facile dites-vous? En apparence peut-être mais encore faut-il le mettre en pratique. Toujours est-il que quand un conseil provient d'un gars qui finit dans le top 1% de la portion nage dans des triathlons de plus de 2000 participants, on le suit.

Bike

Ça c'est une discipline avec laquelle j'ai une aisance naturelle. J'ai fait un peu d'intervalles sur le Tacx cet hiver. Cependant ce sont les longues sorties qui sont payantes. J'ai fait quelques sorties avec un groupe de cyclistes aguerris en début de saison. Des vrais cyclistes, pas des triathlètes. Ça roulait très fort. J'ai carrément sauté le moteur lors d'une sortie de 105 km. En montant la côte de la fromagerie Boivin (les lecteurs du Saguenay savent de quoi je parle) j'ai vu des étoiles et j'ai failli perdre connaissance. Réjean a dû revenir en arrière, me donner un gel et me protéger du vent pendant qu'on rattrapait le groupe. Arrivé à la maison, je me suis roulé en boule dans un coin et ça m'a pris une heure à reprendre mes esprits. Je suis retourné rouler avec eux une autre fois. Les montées se faisaient à un rythme d'enfer. Après qu'on m'ait gentiment aidé à monter en me poussant une ou deux fois, mon ego en a pris pour son rhume et j'ai débarqué du peloton pour finir tranquillement tout seul.

Fort heureusement j'ai fait quelques excellents entraînements en solo pour m'encourager. Notamment un 207 km Chicoutimi - L'Étape - Chicoutimi à 32 km/h de moyenne. Magnifique sortie, sauf qu'en repartant de l'Étape j'avais une crevaison à l'avant. J'ai remplacé la chambre à air puis je suis reparti. À 20 km de l'arrivée, dans une longue descente vertigineuse, j'ai fait une autre crevaison à l'avant, en dépassant un véhicule stationné sur l'accotement. Le problème cette fois est que je n'avais plus de chambre à air et comble de malheur ma pochette de rustines était vide. Heureusement, le conducteur du véhicule stationné avait un rouleau de bon vieux "tape électrique". J'en ai mis un bout sur le trou dans la chambre à air et ça a fonctionné à merveille. Anick et Frédérick qui passaient par là me trouvaient bien pitoyable avec mon vélo démonté et m'ont offert un lift, mais NON! J'aurais terminé ce voyage à pied plutôt que d'utiliser une voiture-balai improvisée. En passant, le bout de tape électrique est encore sur la chambre à air et il va servir durant l'Ironman demain.

Je suis aussi allé me faire faire un positionnement par Marc Fournier récemment. Marc est un triathlète (il m'a aussi donné une séance de technique de natation durant l'hiver) qui réussit très bien et gagne fréquemment dans son groupe d'âge. Un cordonnier bien chaussé comme on dit et il a beaucoup expérimenté sur lui-même. Ça commence par de la prise de mesures et on ajuste le vélo en partant des cales de chaussures, puis on fait du moteur au cockpit. Résultat: Avant je ne pouvais garder la position aéro sans être obligé de me lever fréquemment. Maintenant, je peux rouler pendant des heures, couché confortablement sur mon guidon. Je recommande fortement.

Run

Côté course, je dois avouer que j'ai l'impression que j'en ai perdu un peu cette année. Mes temps en compétition se sont relativement maintenus. J'ai même fait un demi-marathon dans un temps respectable de 1h40 (à peine 4 minutes plus lent que mon record) après un 60 km bien étampé avec Gilles et Frédérick.

Néanmoins, je sens que c'est moins fort. Je n'ai fait aucune séance d'intervalles, aucun tempo, rien d'intense. Seulement de la course steady. Ma seule sortie vraiment longue a été un 33 km, qui s'est somme toute relativement bien passé.

Je profite normalement de mes voyages d'affaires pour courir tout en faisant du tourisme. Impossible cette fois. J'ai à peine réussi à courir 2 fois pendant un congrès au Texas, et lors d'un voyage en Israël je suis allé courir moins d'une heure dans le désert près de la Mer Morte et ça s'est plutôt transformé en randonnée agrémentée d'exploration de cavernes. Même durant les vacances familiales à San Diego, j'ai à peine inséré une course de 2 heures sur le bord de la baie. Cette année, j'ai décidé de me reposer quand j'étais fatigué au lieu de m'entraîner.

COURSES PRÉPARATOIRES

Je n'ai pas fait beaucoup de courses à pied cette année. Quelques courses locales où j'ai un peu moins bien performé qu'à l'habitude. Allons-y avec 3 courses un peu plus significatives.

Spartan Race Québec

Je suis allé faire la Spartan Race à Québec le 2 juin. Étrange compétition.

Il s'agissait d'un 5 km qui se courait dans les pentes de ski du Massif de Charlevoix. Déjà, c'est le 5K le plus difficile qu'on peut imaginer, à monter et descendre sans arrêt dans des pentes mouillées (il pleuvait comme vache qui pisse - les routes étaient inondées dans le Bas-Saguenay) et encore enneigées par endroits.

La particularité de la série Spartan cependant ce sont les multiples obstacles de type parcours militaire qui parsèment la course. Notamment: palissades à escalader, étroits tunnels humides dans lesquels il fallait ramper, transport de blocs de bétons, barbelés sous lesquels il fallait ramper, murs de feu à sauter, le tout dans la boue et sous une pluie intermittente.

À la fin de la course, j'étais plein de boue et ensanglanté par endroits. Disons que je suis sorti de ma zone de confort à plusieurs reprises. Bizarrement, je n'ai vu personne que je connaissais, malgré les milliers de personnes sur le site. Pas de coureurs, pas de triathlètes. La plupart des participants étaient issus du milieu du crossfit, de la boxe et de l'entraînement en salle. N'empêche que je pense bien avoir pas mal d'amis coureurs l'an prochain car c'était une expérience vraiment extraordinaire qui m'a donné le goût d'essayer d'autres compétitions du même genre.

Triathlon de Saguenay

Un incontournable! C'était mon seul triathlon de la saison à part mes deux Ironman de fin d'été. Il faisait extrêmement chaud. La nage s'est super bien passée, merci à mes nouvelles aptitudes techniques. Le vélo était sans histoire et j'ai fait une solide course à pied. J'ai dépassé mes deux éternels rivaux Vincent et Martin. Après le triathlon c'était party time chez moi car on faisait une fête pour Annick avant son départ. Nous étions un bon groupe et c'était super agréable.

Cyclosportive Métabetchouan

J'ai réussi à convaincre mon père, nouvellement cycliste, à venir faire la cyclosportive de 50 km à Métabetchouan. Je me suis rendu sur place en vélo (75 km) et il est venu me rejoindre avec son véhicule. C'était sa première compétition à vie alors j'ai convenu de rouler avec lui tout le long. J'avais l'intention de le faire drafter pour lui donner un extra de vitesse afin d'obtenir une bonne position mais de son côté, il a plutôt pris ça comme une randonnée style "tour de l'île". On s'est fait dépasser par à peu près tout le monde. J'ai fini par me faire à l'idée qu'on finirait derniers. Après le u-turn de mi-parcours on a roulé quelques km puis on a croisé un autre cycliste, suivi de la voiture-balai. Yess! On n'était pas les derniers! Le retour a bien été, puis on a terminé le parcours en 2h16. J'ai laissé mon père finir devant moi et savourer la magie du fil d'arrivée. On a fini une minute devant le dernier participant. Prochaine randonnée père-fils: Défi Vélo-Mag en Mauricie en septembre.

TREMBLANT: LE SITE

Nous sommes arrivés sur place le mercredi. On a loué un condo avec Gilles, Anne-Marie et les enfants. Gilles fait son premier Ironman dimanche. Le condo est magnifique. Nous sommes à moins de 10 minutes à pied de la zone de transition.

J'avais été impressionné par l'organisation de l'Ironman à Lake Placid, mais Tremblant, c'est vraiment une coche au dessus. Toute la ville est Ironman. Tout est gigantesque. La machine est réglée comme une horloge suisse. Il y a même une grosse zone Ironkids pour les enfants. L'expo est immense. C'est vraiment super. On croise plein de monde qu'on connaît. Des amis, des connaissances, des gens qu'on croise de temps en temps dans d'autres courses. Tout le monde est de bonne humeur. Il y a des milliers de personnes dans le village. L'ambiance est festive et le site s'y prête admirablement.

IRONMAN: WTC

World Triathlon Corporation, l'entreprise qui gère la marque et les courses Ironman, est souvent critiquée pour son côté commercial. N'empêche qu'Ironman, c'est un style de vie. Ce sont des milliers de personnes qui s'entraînent fort pour réaliser un rêve de dépassement de soi. C'était palpable hier soir au banquet des athlètes. Chaque personne a son histoire. Ironman, c'est un feu d'artifice de dépassement de soi. C'est un immense spectacle auquel les athlètes, les bénévoles, les organisateurs et les spectateurs participent. C'est beaucoup plus qu'une simple course. C'est vraiment formidable d'en faire partie.

LE SENS DE LA VIE

Pourquoi je vous parle du sens de la vie?

Quand on s'entraîne en solo pendant de longues heures, on a du temps pour réfléchir. J'ai même fait un demi-ironman en complète autonomie et en solo. J'ai donc eu beaucoup d'occasion pour philosopher.

Dans la vie, on cherche à être heureux. Tout le monde a cet objectif. Personnellement, je pense être près de 100% côté bonheur. J'ai une famille formidable, des enfants en santé, des tonnes d'amis, je suis en forme, je réussis tout ce que j'entreprends, je ne manque de rien, j'ai une carrière florissante, je voyage, je suis en forme et en parfaite santé. Rien de tel que le dépassement de soi atteint après des mois de sacrifices et d'efforts pour se sentir vivant.

Soyez heureux. Rendez les autres heureux. Aidez les autres à atteindre leur objectif.

LA COURSE DE DEMAIN

Mon seul objectif demain: m'amuser au maximum et amuser les spectateurs au maximum.

J'ai d'ailleurs acheté une paire de cornes rouges à l'Halloween l'an dernier. Je vais les avoir sur la tête pour le marathon pour le plus grand amusement, je l'espère, des spectateurs.

Je souhaite une excellente course à tous mes amis, en particulier ceux pour qui c'est la première fois.



17/08/2013
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